Jean Sébastien Bach (1685-1750)
Compositeur allemand.
Bach appartient à une famille de musiciens connus en Thuringe depuis le XVIème siècle.
Il passe une partie de son adolescence à transcrire les œuvres des compositeurs italiens et français: de Frescobaldi, Corelli, Pachelbel, Albinoni, Vivaldi, chez les Italiens, et Couperin et Nicolas de Grigny, chez les Français. Bach n'imitera pas ses maîtres, il les transcendera.
Toute sa vie, il est organiste et maître de chapelle dans divers duchés et villes d'Allemagne. Il est en butte, au début de sa carrière, à l'incompréhension. Il doit quitter son poste d'organiste à l'Eglise d'Arnstadt, puis à celle de Gehren (où il avait épousé sa première femme) : on lui reproche son art " trop riche, trop personnel, trop charnel, puisqu'il séduit l'oreille, détourne de la méditation, et adultére l'art de la vérité divine ". C'est à Weimar, à Kothen puis à Leipzig qu'il trouve les conditions qui stimulent le plus son génie. Il est d'abord organiste de la Cour à Weimar de 1708 à 1716 ; c'est là qu'il compose ses principales œuvres pour orgue, toccates, fugues et préludes. Ici se place une anecdote: lorsqu'il veut quitter Weimar pour une autre fonction, le duc refuse de le laisser partir et le fait arrêter. Il reste un mois en prison... A Kothen, il est au service du prince Anhalt-Kothen pour lequel il compose de la musique de chambre: sonates, partitas, suites, dont les célèbres Concertos brandebourgeois. Il passe les trente dernières années de sa vie à Leipzig, comme cantor de St-Thomas... " il entrait dans ses fonctions de superviser toutes les manifestations de la ville ".
De ses deux mariages, Bach a 20 enfants (22 selon certains musicologues), dont 8 seulement survivront et dont 4 seront des musiciens connus: Jean Chrétien, Carl Philippe Emmanuel, Jean Christophe Frédéric et Wilhem Friedman. Sa seconde femme, Anna Magdelena, a une jolie voix de soprano, et Bach écrit pour elle ses airs les plus inspirés. Elle recopie de sa main plusieurs des œuvres de son mari et laisse aussi un cahier de musique où toute la famille Bach transcrivait des pièces faciles et courtes qui servent encore de nos jours à l'initiation des élèves à la musique. Bach est frappé de cécité à la fin de sa vie et meurt peu de temps après deux opérations de la cataracte qui ont échoué.
La religion marque l'œuvre de Bach de manière importante. Les cantates, la partie la plus riche de son œuvre, ne sont jouées qu'une fois, devant les bigotes de la paroisse, par le chœur des élèves, avec un petit ensemble d'instrumentistes amateurs et quelques membres de la famille Bach. En effet, comme cantor de St-Thomas de Leipzig, il devait exécuter une cantate chaque dimanche ; il pourrait puiser dans le répertoire italien ou français qu'il connaît bien, mais le plus souvent, il compose lui-même la dite cantate.
Toutes les œuvres de Bach méritent d'être citées: celles pour l'orgue, les Préludes et Fugues, les Toccates, les Sonates, la Grande Passacaille, les chorals; celles pour le clavecin, les 48 Préludes et Fugues du Clavecin bien tempéré, les Variations Goldberg et tant d'autres encore; les messes, les Passions (dont deux ont été perdues), les concertos brandebourgeois, le clavier bien tempéré, les cantates. Bach compose à la fin de sa vie deux œuvres qui sont la somme de son art et qui sont de merveilleux instruments de formation musicale, l'Art de la fugue, où il donne à l'art du contrepoint sa forme définitive, et l'Offrande musicale.
Créateur de la forme du concerto pour clavier et de la musique de chambre moderne, où chaque instrument est désormais d'égale importance, Bach porte à la perfection toutes les formes de la musique de son temps, à l'exception de l'opéra qu'il n'aborde pas.
